A lua Cheia

Sylvie Fondacci, fille de Maria Rosa, est née en Corse en 1960. Elle avait entrepris depuis 2006 des recherches pour retrouver une partie de sa famille qu’elle ne connaissait pas : sa grand-mère capverdienne, Candinha Monteiro, qui avait vécu à Gorée dans les années 30, et sa tante, Jeannine Lu Doan Van, métisse capverdienne et vietnamienne, qui avait épousé un militaire français inconnu, qu’elle avait suivi en France en 1965 en amenant sa mère. Par la volonté du père, Candhina et Maria Rosa ne devaient jamais se revoir. Après de nombreuses recherches et quatre séjours à Dakar, elle a enfin pu retrouver, aux archives de Gorée, l’acte de mariage de sa tante et donc le nom de son époux. C’est ainsi qu’elle a pu apprendre que sa grand-mère reposait dans un petit cimetière de la Creuse et faire la connaissance de sa tante, en décembre 2008. Cette histoire, qui se termine bien, est cependant révélatrice du préjugé racial à une époque où il arrivait fréquemment que les hommes blancs fassent des enfants aux femmes locales avant de les leur arracher, créant des traumatismes sur plusieurs générations.