Industriel de la carte postale

François-Edmond Fortier, né en 1862 dans les Vosges, s’est installé à Dakar en 1900 ou peu avant, à l’angle du boulevard Pinet-Laprade et de la rue Dagorne. Il semble avoir débuté son activité en association avec Noal, dont il a repris l’affaire et les clichés. Fortier a été, de très loin, le photographe le plus prolifique en matière de cartes postales. Philippe David (association Images et Mémoires), qui a réalisé un recensement exhaustif de l’ensemble de sa production, en trois fascicules, a ainsi dénombré plus de 3300 cartes originales (et autant de rééditions) éditées dès les premières années du XXe siècle et pendant 20 ans, environ. Fortier a pratiquement couvert toutes les villes du Sénégal et tous les sujets possibles, de manière très systématique, avec une prédilection pour les portraits de nus. Ce travail constitue un inventaire inestimable du cadre de vie, de la vie et des mœurs du Sénégal colonial. Certaines de ses photos auraient inspiré Picasso pour son tableau, Les demoiselles d’Avignon. Il a également réalisé de nombreuses cartes au Soudan, en Guinée, au Dahomey et en Côte d’Ivoire. Il avait coutume de dire “le Cantal, mon berceau, Dakar, mon tombeau”. Il est mort à Dakar en 1928.

 

Edmond Fortier

Edmond Fortier (Coll. W. Machetto)

Jeune fille du Cayor. Cette carte postale colorisée à la main a été oblitérée en 1903.

Fortier mettait fréquemment en scène ses sujet, quitte à prendre certaines libertés avec l’authenticité.

Rév. : 28-05-09