Fils de Samory

Diaoulé (Dia Oulé) Karamoko est né vers 1870. Il est l’un des fils du très puissant almamy Samory Touré, et appelé à lui succéder. En 1887, après sa défaite contre les troupes françaises au combat de Fatako-Djingo, Samory Touré, en gage de paix, accepta de l’envoyer à Paris, à la fois comme “otage” et ambassadeur. Parvenu à Saint-Louis avec une escorte de 300 personnes (cavaliers, fantassins et serviteurs), il ne partit en France qu’avec une délégation de six d’entre elles qui osèrent affronter la mer. Débarqués à Bordeaux, ils se rendirent en train jusqu’à Paris. Plusieurs auteurs évoquent de manière détaillée et amusée leur voyage en France, les rencontres officielles qu’ils y firent (Faidherbe, le général Boulanger, le président de la République) et les spectacles auxquels ils assistèrent. Karamoko ayant, pour cette occasion, fait vœu de chasteté, il reconnût par la suite que les tentations avaient été fortes, surtout à l’hippodrome où les femmes à cheval avaient attiré son attention. De retour au Sénégal, il essaya de convaincre son père de se rallier aux Français plutôt que de les affronter, car il les estimait militairement trop puissants. Mais celui-ci considéra cette position comme trop favorable à l’autorité coloniale et estima qu’il s’agissait d’une trahison. Sommé de se dédire, il refusa et fut condamné à mort, malgré le soutien de son frère jumeau. Il fut enfermé dans une case et privé de nourriture et de boisson jusqu’à ce que mort s’en suive.

 

Karamoko Diaoulé

Ci-dessus, un portrait de Karamoko Diaoulé paru en 1889 dans Le Sénégal, la France dans l’Afrique occidentale de Faidherbe. Ci-contre, gravure de Karamoko et ses serviteurs, réalisée d’après une photographie de Van der Bosch, parue en 1890 dans Côte Occidentale d’Afrique du Colonel Frey.