Engagement indigène

Jean-Jacques Crespin est né en 1837 à Saint-Louis. Il est le fils de Germain, un traitant métis, lui même fils de Benjamin, négociant Rochellois, et de Charlotte Alin, fille du maire d’origine martiniquaise, Jean-Jacques Alin. Lui-même deviendra maire de Saint-Louis à deux reprises en 1890 et en 1894. A huit ans, il est envoyé en France sur un trois mâts pour y faire ses études. De retour à la colonie, il travaille d’abord à l’administration locale avant de partir faire du commerce avec son frère Germain dans les rivières du Sud. Nommé Conseil commissionné (avocat), il est tantôt présenté comme journaliste, tantôt comme commerçant ou comme politicien. De fait, son engagement politique en faveur des enfants du pays est très marqué et ses interventions sont à l’origine de nombreux incidents avec les représentants locaux de l’Administration. Membre du Conseil municipal et du Conseil général, il se présente plusieurs fois sans succès à la députation, où sa profession de foi le décrit comme Sénégalais d’origine et de cœur. Il finit par s’allier à Blaise Diagne, protégé de son frère Adolphe. En 1895, alors qu’il est maire de Saint-Louis, il décède brutalement. Suspecté de son assassinat, le gouverneur De Lamothe prononce néanmoins son éloge funèbre et fait part de la perte de l’un des plus remarquables représentants de l’esprit sénégalais. Il fait allusion aux dissentiments qui ont pu exister entre eux et fait mention de ses exagérations de langage et d’attitude, entraîné qu’il était par l’ardeur de ses convictions.

 

Jean-Jacques Crespin

Nécrologie de Jean-Jacques Crespin, le 11 mars 1895.

Jean-Jacques Crespin fut à l’origine de la construction de l’hôtel du Conseil Général de Saint-Louis dont il contribua à animer les séances. Il fut également à l’origine du choix du Pont Faidherbe. Il est décédé avant d’avoir pu assister à l’inauguration de ces deux ouvrages.

Rév. : 17-03-07