Art révélateur et procédé fixateur
Dès leur invention, au milieu du XIXe siècle, les techniques de la photographie connaissent un engouement sans précédent. Très rapidement les procédés sont importés au Sénégal. Les voyageurs transportent dans leurs expéditions leur matériel portatif et adressent leurs clichés à des publications spécialisées. Ceux-ci, dans un premier temps, servent de modèles pour la réalisation de gravures et, dans un second temps, sont publiés tels quels. Sur place des photographes professionnels s’installent également. Certains, comme Bonnevide dans les années 1880, s’orientent vers la photographie d’art et de studio. D’autres comme Fortier, dès le début du XXe siècle, se spécialisent dans la production de cartes postales. Tous les sujets y passent, les scènes traditionnelles bien sûr, mais aussi les cérémonies religieuses, les événements politiques et l’architecture. La photographie a désormais remplacé le dessin en tant qu’outil ethnographique. Au Sénégal, dès le premier quart du XXe siècle, la production cumulée de tous les photographes atteint déjà plusieurs milliers de clichés. Ces prises de vues constituent, aujourd’hui, des témoignages essentiels et précieux de l’image d’un Sénégal révolu.