Exilé volontaire

Médecin de la Marine né à Rochefort en 1808, il arrive à Saint-Louis en 1830, à 22 ans, où il s'illustre par son dévouement au cours de l'une des nombreuses épidémies qui ravageaient périodiquement la ville. Mais Prosper Bancal est aussi connu en littérature, en raison des visites que lui rendit un jeune officier de marine, Julien Viaud, lequel s'illustrera à son tour sous le nom de Pierre Loti. C'est lui le "Charental" du Journal d'un jeune officier pauvre. Installé à Dakar-Bango dans un domaine appelé "la petite ferme”, il reçut en 1874 la visite de Pierre Loti. Il fit à ce dernier des confidences, lui avouant que c'est par chagrin d'amour qu'il s'était exilé au Sénégal. En effet, jeune médecin dans les années 1830, il était tombé amoureux d'une jeune fille à laquelle il avait du renoncer parce qu'elle était promise à son meilleur ami. Or cette jeune fille et cet ami étaient la mère et le père du futur Pierre Loti.

Cette belle histoire se lit dans le «Journal d’un jeune officier pauvre». Il semble néanmoins que la réalité soit plus compliquée : lors d’un séjour en France en 1835, Prosper tente de se suicider avec sa maîtresse, Zélie Trousset épouse Priolleau. Celle-ci meurt de sa main. Un procès s’ensuit au terme duquel il est acquitté. Il est probable que ce soit plutôt cet épisode qui fut la cause de son exil, bien qu’à cette époque, déjà, son union avec une “signarde” était mentionnée.

En effet, à Saint-Louis, où il est mort en 1877, Prosper Bancal a épousé la signare Marianne Aubert, avec laquelle il a eu une nombreuse descendance métisse.

 

Etienne Prosper Bancal

Victor René (en chapeau melon) et Emma Louise (assise au centre), deux des enfants d’Etienne Bancal, en famille à la ferme de Dakar-Bango, vers 1890.

Rév. : 31-10-09