Père de l’abolition

Victor Schœlcher  est né en 1804 à Paris d’une famille d’origine alsacienne. En 1829, son père, Marc, un riche fabricant de porcelaines de luxe, l’envoie au Mexique et aux Etats-Unis pour y prospecter de nouveaux clients. Au cours de ce voyage, il découvre à Cuba l’esclavage et ses horreurs. De retour en France, il entreprend de lutter contre cette barbarie en multipliant les articles, en publiant des ouvrages et en donnant de nombreuses conférences. Peu à peu, il s’engage dans la politique. C’est un républicain convaincu. En 1847, il séjourne au Sénégal et à Gorée en particulier, où il constate que les conditions de servitude des “captifs de case” ne sont pas comparables et sont infiniment plus acceptables que celles des esclaves de traite employés aux Amériques. En 1848, il est nommé sous-secrétaire d’Etat à la Marine et aux Colonies. Cette même année, il parvient à faire adopter le décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l’esclavage en France et dans les colonies (déjà aboli en 1794, puis rétabli par Bonaparte en 1802). Son combat politique acharné ne cesse pas. Républicain marqué à gauche, il lutte également pour la dignité humaine et contre de nombreuses inégalités : contre la peine de mort et la bastonnade sur les navires, pour une meilleure position des femmes dans la société ou la couverture des wagons de 3e classe, etc. En 1948, il est élu député de la Martinique et de la Guadeloupe. Cette même année, et bien qu’il ne se soit pas soumis aux suffrages pour la députation du Sénégal, il y obtient tout de même des voix. En 1851, proscrit après le coup d’Etat de Napoléon III, il doit s’exiler en Angleterre où il fréquente Victor Hugo. Il revient en France en 1870, est réélu député de la Martinique et devient sénateur en 1875. Schœlcher meurt sans descendance à Houilles en 1893, à l’âge de 89 ans. Ses cendres ont été transférées au Panthéon en 1949.

 

Victor Schœlcher

Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1848, par François Biard (Musée national du Château de Versailles)

Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu’il restera un esclave sur la surface de la terre, l’asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière (Victor Schœlcher).

Rév. : 17-03-07