Première génération de métis

Germain Crespin est le fils de Benjamin, un négociant rochelais et de la signare d’origine anglaise Caty Wilcook. Il naît en 1803 à Saint-Louis. Comme la plupart des jeunes métis de la ville, il devient naturellement traitant de gomme arabique et participe chaque année aux campagnes de traite sur le fleuve Sénégal. Il finit par devenir un notable puissant et, en 1842, il se déclare propriétaire de 44 captifs de case. En 1859, il est membre du collège des assesseurs à la Cour d’assises de Saint-Louis. Son appartenance à la franc-maçonnerie est alors attestée, ainsi que celle de la plupart de ses frères. Il épouse d’abord Louison, la fille du maire de la ville, d’origine martiniquaise, Jean-Jacques Alin. Mais celle-ci décède en 1836 après lui avoir donné 2 enfants. Il se met alors en ménage avec la nourrice de ses enfants Khayeta Macoumba Leye, qui serait fille de linguère wolof, laquelle lui en donne 4 de plus et refusera d’abandonner la religion musulmane. Dans son journal intime, où il note méthodiquement toutes les naissances et les décès, on constate que ses invocations divines disparaissent après la mort de Louison. Toujours actif en tant que traitant, lui-même décède à l’escale de Dagana en 1870. Il est enterré à Saint-Louis.

 

Germain Crespin (1)

Départ d’un convoi pour le Fleuve depuis les quais de Saint-Louis, avant 1900 (photo CRDS).

Khayeta Macoumba Leye, fille de linguère et esclave affranchie, qui devint l’épouse légitime de Germain en 1860, après lui avoir donné 4 enfants.

Rév. : 17-03-07