Homme de Matakong

Né en 1839, Germain Benjamin Crespin, petit-fils de Benjamin et frère de Jean-Jacques qui fut maire de Saint-Louis, est un drôle de numéro ! Effacé de la mémoire familiale, il aura fallu quelques indices disparates pour en retrouver la trace dans les archives coloniales. Celles-ci ne sont pas tendres. Parti de Saint-Louis pour aller faire du commerce dans les rivières du Sud (Sierra Léone et Guinée), il y fera des affaires assez mauvaises pour le conduire, semble-t-il, en prison à Freetown. Surtout, il s’y fera remarquer en 1863 pour avoir cherché à monnayer le butin tiré d’un navire anglais échoué à proximité l’île de Matakong, sur laquelle il avait élu domicile. On ne sait comment, il se retrouve dix ans plus tard nommé commandant de cercle dans cette même région, au Rio Pongo. Décrit dans les rapports secrets comme rebelle, caractériel et détesté des populations locales, il s’attire les foudres des représentants de l’autorité coloniale en leur déclarant qu’ils feraient mieux d’aller combattre les Prussiens et de laisser les Sénégalais (parmi lesquels ils se compte) gouverner leur pays tranquilles. Après avoir provoqué en duel un officier français à Saint-Louis, iI est finalement muté au commandement du cercle de Podor, où les choses ne s’arrangent guère, puisqu’il en est révoqué peu de temps après, dès 1879. Sa date et son lieu de décès ne sont pas connus.

 

Germain Crespin (2)

L’île de Matakong (Guinée), qui n’appartenait à aucune nation et que Germain Crespin avait fait sienne.

La seule photo connue de Germain, où on le voit en compagnie de son épouse, Marie-Louise de Saint-Jean, elle-même issue d’une très ancienne famille métisse goréenne.

Rév. : 17-03-07