Chasseur de licornes

Nathaniel Isaacs est un Juif anglais né à Canterbury en 1908, fils de Isaac Isaacs et de Lenie Solomon. Lorsque son père décède en 1822, il rejoint son oncle Saul Solomon sur l’île de Ste-Hélène, où celui-ci est décrit à la fois comme consul de France et de Hollande, parfois comme « roi » de Ste-Hélène, ou encore comme « seul véritable ami » de Napoléon en exil. En 1825, à l’âge de 15 ans, il accompagne le lieutenant James Saunder King dans son expédition au Cap de Bonne Espérance et au Natal. Il va passer les 6 années suivantes à explorer cette région de l’Afrique. Il rencontre les tribus Zulou, dont il apprend la langue, et fait la connaissance de Chaka Zulu, qu’il sera le premier à décrire dans un ouvrage intitulé Travels and Adventures in Eastern Africa paru en 1836. Il fournit des armes au chef Zulu pour lutter contre les tribus ennemies. Il pratique également le trafic d’ivoire et d’esclaves, et raconte enfin sa recherche infructueuse d’une licorne, dont il espérait qu’elle le rendrait célèbre. On dit qu’il a eu également plusieurs enfants naturels dans la région. En remerciement des services rendus, Shaka le nomme principal chef traditionnel du Natal (Induna Incoola) et lui donne des milliers d’hectares de terres sur lesquelles il fonde Port Natal, aujourd’hui Durban, 2e ville d’Afrique du Sud. Mais ses relations avec le successeur de Chaka, Dingane, sont tendues. Après un massacre de colons blancs, Nathaniel Isaacs quitte définitivement le Natal en 1831. Il a 23 ans. Il se dirige alors vers la Gambie, la Sierra Leone et les Rivières du Sud, où il va poursuivre sa carrière d’aventurier. Il fait l’acquisition de la petite île de Matakong située au sud des îles de Loos, d’où il continue à pratiquer les trafics en tous genres, de rhum et d’esclaves en particulier et où il manque de se faire arrêter. Travaillant pour des compagnies londoniennes, il se plaint de la conduite des navires français à l’encontre du brick Eliza, dont il est en partie propriétaire. Il a des enfants naturels avec la Gambienne Madeleine Diolé, parmi lesquels, Hannah Isaacs, qui épousera Jean-Jacques Crespin. Ce dernier a d’ailleurs commencé une carrière de négociant dans cette région avec son beau-père avant de retourner à St-Louis où il deviendra le maire. En 1870, Nathaniel rentre en Angleterre, où il est décrit comme le gentleman Nathaniel Isaacs de Kentville, Egremont en Angleterre. Il y décède deux ans plus tard, en 1872, à l’âge de 64 ans. Il a eu deux enfants légitimes avec une demoiselle Skelton.

 

Nathaniel Isaacs

Le portrait ci-dessus représente Saul Salomon, “roi” de Sainte-Hélène, et oncle de Nathaniel, chez qui ce dernier fit “escale” pendant quelques années avant de se rendre en Afrique du Sud.

La photo ci-contre représente Saul Isaacs, cousin germain de Nathaniel, homme d’affaires et parlementaire anglais. Cette photo (courtesy Nottingham City Council) provient du livre de Michel Jolles “Samuel Isaac, Saul Isaac and Nathaniel Isaacs”. Quant au portrait de Nathaniel Isaacs, il reste introuvable !

Rév. : 28-05-09